Réserve naturelle de l'Île du Girard

Située en basse vallée du Doubs, à la confluence entre le Doubs et la Loue, la réserve naturelle nationale du Girard est un vaste complexe de milieux humides. D'une superficie de 135 ha, elle nous révèle un paysage alluvial exceptionnel avec ses bras morts, son complexe de milieux prairiaux, sa ripisylve, sa roselière, ses boisements alluviaux, ses grèves et ses berges sablonneuses abruptes. Cette diversité de milieux renferme une diversité d'espèces animales et végétales, souvent protégées.

La multitude d'habitats qui la compose et sa position sur un couloir de migration, font de la réserve un milieu très attractif pour les oiseaux. Ce sont ainsi plus de 150 espèces qui bénéficient du gîte et du couvert dont une soixantaine de migrateurs (Balbuzard pêcheur, Chevalier culblanc, Bécassine des marais, sarcelles, aigrettes, Sterne pierregarin ) et une soixantaine de nicheurs (Martin-pêcheur, Harle bièvre, Pie-grièche écorcheur, Pic noir, Hirondelle de rivage, Guêpier d'Europe...). La ripisylve qui borde le Doubs, présente des conditions de vie optimale pour le Castor d'Europe, qui recolonise son milieu originel depuis quelques années. Les prairies de fauche bordées de boisements abritent le très discret Chat forestier. Sanglier, martre, renard, chevreuil font également partie du cortège de mammifères de la réserve. Le monde des insectes n'est pas en reste, avec pas moins de 38 espèces d'Odonates (libellules et demoiselles) telle que la Libellule fauve, 38 espèces de papillons de jour dont le Cuivré des marais et 27 espèces d'Orthoptères (sauterelles et criquets) dont le Conocéphale des roseaux.

Plus de 400 espèces de plantes ont été inventoriées. Plusieurs espèces d'orchidées sont présentes sur la réserve dont l'Ophrys abeille et l'Orchis pyramidal qui peut être observée le long du sentier de découverte. L'Ophioglosse commun (fougère) se rencontre au niveau des prairies séchardes. D'autres plantes ont besoin d'un fort taux d'humidité pour croître, telles que le Butome en ombelle. Enfin, certaines se développent directement en milieu aquatique telle que la Naïade marine.

Les objectifs de gestion sont de favoriser la diversité des écosystèmes qui composent la réserve naturelle. En 2017 et 2018 de gros travaux de renaturation (désenrochement, démontage de digue) de la confluence Doubs-Loue ont permis de redonner à ces deux rivières une dynamique alluviale (érosion des berges, dépôt) indispensable à leur bon fonctionnement et à la présence des espèces inféodées. L'entretien des prairies s'effectue par fauche tardive, respectueuse du développement de la biodiversité. Une partie boisée de la réserve est laissée en libre évolution permettant d'augmenter la diversité d'espèces qui y vivent. Un suivi permanent des milieux et des espèces permet d'adapter la gestion en fonction des résultats mesurés. L'association gestionnaire sensibilise les publics à la préservation de cette richesse naturelle en organisant des animations dans ou à l'extérieur de la réserve.