Au cœur de la Côte de Nacre, sur les côtes du Calvados, la falaise du Cap Romain est située à 15 km au nord ouest de Caen. Haute de 6 à 7 mètres au maximum, elle s’étend sur environ 500 m de longueur à la limite des deux plages de Bernières-sur-Mer et de Saint-Aubin-sur-Mer. Les premières maisons approchent à quelques mètres du bord de cette basse falaise, qui domine un large estran rocheux.
L’érosion naturelle a mis en évidence dans les calcaires de la partie moyenne de cette falaise, et localement sur l’estran rocheux, des colonies d’éponges fossiles d’âge jurassique, remarquablement bien conservés avec leur faune d’accompagnement.
La falaise calcaire présente dans sa partie médiane et supérieure des amas pierreux dont les formes sont étirées verticalement ou à section triangulaire ou ovale, composés d’éponges fossiles aplaties, lobées, contournées, en assiette, en coupe, en console, empilées, juxtaposées, plus ou moins soudées. Leurs cassures montrent encore le réseau de leur squelette et leurs faces supérieure et inférieure portent des associations d’animaux encroûtants différents dans leur composition. Entre les éponges, le sable et la boue calcaires contiennent les débris de nombreux coquillages et oursins qui vivaient à leur voisinage et les vestiges des minuscules animaux qui pullulaient à l »abri des colonies d’éponges (petites coquilles ou stades jeunes).
Cette falaise a donc enregistré un épisode exceptionnel de l’histoire géologique de la Normandie, avec l’apparition des éponges constructrices, leur conquête des fonds marins au Jurassique moyen et leur asphyxie par enfouissement sous les sables. La préservation d’un pareil évènement, aussi éphémère à l’échelle géologique, se déroulant il y a 167 millions d’années, justifie sa préservation.
La partie supérieure des calcaires et marnes jurassiques est fortement érodée et supporte des graviers et galets marins contenant des coquilles de Mollusques qui vivaient dans des eaux plus froides que la Manche actuelle. Cette couche grossière et ferrugineuse correspond à une plage ancienne et s’est déposée alors que le niveau de la mer était plus élevé qu’aujourd’hui. Des ossements de Rhinocéros à poil long et à cloison nasale osseuse ont été extraits de ces graviers : cet animal vivait sous climat froid avec les derniers mammouths.
Au-dessus de ce niveau, le sommet de la falaise est composé de limons brunâtres, véritable poudre de roches déposée par le vent alors que les grands glaciers de la dernière glaciation quaternaire couvraient encore une partie de l’Angleterre. A la fin de la dernière glaciation, de gros blocs de grès et de granites d’un à plusieurs mètres cubes, provenant en majorité de la côte du Nord Cotentin, sont venus s’échouer sur le platier rocheux, portés par des radeaux de glaces flottantes. Les pêcheurs les appellent les « gas » et s’en servent comme repères pour se diriger pendant les marées. Plusieurs gas sont visibles à marée basse.
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- Surface officielle de la réserve
Les milieux
Il y a 2 milieux mentionnés dans le périmètre de la réserve naturelle de la Falaise du Cap-Romain.
- Zones intertidales (187,70 ha)
- Tissu urbain discontinu (0,03 ha)