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Le Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola, est un passereau paludicole. Il niche dans les marais tempérés d’Europe centrale et de l’est. Il part hiverner en Afrique de l’Ouest.

La totalité de sa population passe par la France (façade ouest) en période migratoire post nuptiale et une partie utilise les zones humides méditerranéenne lors de la migration pré nuptiale.

En migration, il va rechercher des milieux similaires à ceux qu’il fréquente lors de la saison de reproduction (principalement des mosaïques de milieux ouverts humides).

C’est une espèce strictement insectivore qui chasse plutôt dans des milieux humides à hygrophiles ouverts et proche du sol. Elle sera donc dépendante, pour la bonne réussite de sa migration, de la quantité et de la qualité des espèces proies sur ses sites de halte.

 

La population mondiale du Phragmite aquatique est aujourd’hui estimée à 11 000 mâles chanteurs (Flade et al., 2018[1]). L’espèce ne niche plus que dans quatre pays : Biélorussie, Ukraine, Pologne et Lituanie ; et ses effectifs continuent globalement de baisser.

Ces constations ont conduit à différents programmes de conservation à travers l’Europe et le monde depuis 2003. En 2022, un second PNA en faveur de l’espèce est édité pour une durée de 10 ans.

(Les plans nationaux d’actions visent à définir les mesures pour préserver les espèces végétales et animales les plus menacées).

 

L’objectif pour la France est d’avoir un réseau d’escales migratoires, un peu comme un réseau de stations-services, pour assurer le ravitaillement des individus durant le voyage d’aller et de retour des zones d’hivernage vers les zones de nidification.

 

Pour répondre à ces objectifs, le PNA s’organise autour de trois axes :

–       Un axe « A. Préserver et développer les habitats du Phragmite aquatique sur les sites de migration

–       Un axe sur les actions internationales « B. Intégrer les objectifs du Plan International d’Actions dans la stratégie nationale ».

–       Un axe transversal « C. Animer et mutualiser les connaissances et les actions de conservation ».

 

Une des actions de l’axe A du nouveau PNA est l’étude et le suivi diachronique et standardisé de la ressource alimentaire disponible pour le Phragmite aquatique sur ses haltes migratoires.

La méthodologie et le protocole de réalisation de ce suivi sont en cours de réflexion et de développement au niveau national. Cependant, préalablement au déploiement de ce suivi en Hauts de France, nous avons défini qu’il serait pertinent d’une part d’évaluer le régime alimentaire du Phragmite aquatique dans nos départements (via l’analyse des fécès) et d’autre part la ressource alimentaire sur des sites du nord de la France.

En effet, ces études ont été menées plus au sud de la France mais pas dans les départements du nord (au sens large) de la France. La question se pose donc d’une spécificité du régime alimentaire et de la disponibilité en termes de proies (taxons présents/diversité de proie/ quantité de proies) sur les sites des Hauts de France.

D’autant plus que les études de l’engraissement des individus de Phragmite aquatique (leur prise de masse) sur plusieurs haltes migratoires en France montrent que le taux d’engraissement est plus faible au nord de la France.

 

Le site du marais de Guînes, situé dans la plaine maritime flamande, est la station de suivi de référence des individus de Phragmite aquatique en migration pour les Hauts de France.

Ce site, géré par Eden 62 est une vaste cuvette tourbeuse alimentée par de nombreuses résurgences.

Durant deux années, des prélèvements entomologiques y ont été réalisés selon différents protocoles (méthodes de captures passives par pièges barbers et tentes en cornet et méthodes de capture active par fauchage et battage), en parallèle de la mission de suivi par le baguage des oiseaux, afin de bénéficier de premières informations au sujet de la typologie et de la disponibilité en ressources alimentaires pour le Phragmite aquatique sur le site.

Parallèlement des fientes ont été récoltées et analysées par la méthode de l’ADN environnemental afin de comparer le régime alimentaire réel de l’oiseau et les espèces d’insectes rencontrés sur le site.

Les objectifs de ce stage seront :

 

1)    Produire une synthèse bibliographique sur le régime alimentaire du Phragmite aquatique et les différentes méthodologies d’études de la ressource alimentaire ailleurs en France pour le Phragmite aquatique en particulier et pour les espèces d’oiseaux insectivores de manière générale.

 

2)    Evaluer la diversité et la quantité de la ressource alimentaire sur le site via l’analyse des prélèvements entomologiques réalisés sur le site du marais de Guînes en 2023/2024 (gros travail de laboratoire à prévoir pour le tri et la détermination)

 

3)    Comparer les résultats des analyses de fécès (régime alimentaire avéré) avec les résultats des prélèvements entomologiques du site

 

4)    Comparer les prélèvements entomologiques entre les différentes années de capture, entre les différents points de capture sur le site et entre les méthodes de capture (actives et passives) et apporter une réflexion autours de ces résultats afin d’alimenter le développement de l’action A du PNA (« Suivi diachronique et standardisé de la ressource alimentaire sur les sites de halte migratoire »).

 

Qualités attendues du stagiaire :

 

–       Esprit de synthèse et de réflexion

 

–       Appétence pour le travail de laboratoire et les thématiques naturalistes transversales (entomologie appliquée à une problématique ornithologique)

 

–       Rigueur dans l’organisation (beaucoup de matériel à traiter)

 

–       Autonomie et aisance relationnelle (plusieurs personnes ressources à solliciter pour le projet)

 

 

 

Stage co encadré par le syndicat mixte Eden 62 et le CEN HDF (Animateur du PRA Phragmite aquatique)

 

 

Localisation du stage :

Espace Naturel Sensible du « Marais de Guînes »

Local de l’équipe de gestion

664 rue du Pont à vaches

64 340 Marais de Guînes

 

 

Durée : 6 mois à partir de mars ou d’avril. Stage ouvert au Master I, si possibilité de prolongation de la durée de stage et de rendu du rapport universitaire en fin de stage.

 

35 heures/ semaine

 

 

Rémunération : environ 550€/mois, à actualiser avec en fonction du plafond horaire 2025

 

 

Permis B et voiture personnelle

 

 

Adresser les candidatures à Lucie Rousseaux l.rousseaux@cen-hautsdefrance.org et à Vincent Pilon : vincent.pilon@eden62.fr

 

Stage
Nouvelle-Aquitaine

Date limite de candidature : 31/12/2024

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