Réserve naturelle du Puy de Marmant

La réserve naturelle régionale du Puy de Marmant, située sur la commune de Veyre-Monton, dans le Puy-de-Dôme, en région Auvergne Rhône-Alpes est une colline péri-urbaine, de la Limagne des buttes, culminant à 503 mètres et couvrant une vingtaine d’hectares. Elle est constituée de 3 versants, avec l’Est dominé par les pelouses sèches et entaillé d’anciennes carrières de basalte et de calcaire, le Sud particulièrement aride et soumis à une forte érosion naturelle dégageant une surface importante d’affleurements rocheux, et le Nord dominé par des pelouses sèches à graminées imbriquées de zones embroussaillées et de boisements.

L’intérêt majeur de ce site réside dans la diversité des pelouses présentes, avec 8 types observés, couvrant plus de 40% de sa surface. Ces milieux naturels abritent une flore, étudiée depuis le XIX^ème siècle, constituée de 371 espèces (dont 22 relevant de la liste rouge). Les insectes recensés indiquent, pour la majorité d’entre eux, une forte affinité méditerranéenne. Parmi les groupes étudiés, 74 espèces de papillons diurnes (dont 5 sur liste rouge), 34 espèces d’orthoptères (dont 1 sur liste rouge), 81 espèces de guêpes et 183 espèces d’abeilles sauvages observés. Ce site, fonctionnant en réseau avec les coteaux voisins, est reconnu comme un élément majeur de la trame écologique liée aux coteaux thermophiles.

Le Puy de Marmant est par ailleurs un site géologique notoire. Il figure dans la liste des 120 sites retenus au titre de l’inventaire du patrimoine géologique d’Auvergne. Constitué de pépérites (roche composée de granules de basalte inclus dans une matrice sédimentaire), le Puy de Marmant est en effet représentatif des édifices volcaniques qui se sont formés dans les sédiments marneux de la plaine de la Limagne, dans le cadre d’explosions phréatomagmatiques (on parle alors de maar). Le Puy résultant de l’érosion de ce maar, daté de 15 MA, laisse aujourd’hui apparaître une butte pépéritique correspondant à l’ancienne cheminée du volcan parcourue de filons de basalte et hydrothermaux. A son sommet, des lambeaux d’alluvions fossiles (datés à -2,6 MA) témoignent de l’inversion de relief actuelle.

Des minéraux ont également été mis à jour, notamment à la fin du XIX^ème siècle lors de l’exploitation des carrières de basalte, suscitant l’intérêt des minéralogistes de l’époque. Le traité de « Minéralogie de la France » d’Alfred Lacroix, édité en 1892, évoque ainsi les formations cristallines du Puy de Marmant. Il est rappelé qu’il est désormais interdit de prélever les roches et les minéraux selon les dispositions règlementaires de classement du Puy de Marmant.